Kilyan a grandi au milieu de truniens, en tant qu’orphelin. Sa mère, lui a-t-on dit, était de là-bas. Nul ne connaissait l’origine de son père, bien que beaucoup le disait humain.
Grandissant seul et devant se battre tôt pour pouvoir survivre, il fut privé d’enfance et de la considération de ses petits camarades qui le trouvaient différent. Son côté métis fascinait et suscitait la crainte, car il avait un air dangereux que peu avait.
Son absence de familier fut une nouvelle différence qui creusa le fossé entre lui et la plupart des truniens. Ne cherchant de toute manière par leur présence, il s’absentait souvent dans les bois, où il se sentait bien, pour développer son corps, et apprendre à se connaître. Il était conscient qu’il ne ressemblait pas non plus aux humains, et qu’aucune race connue ne montrait ses capacités. Passant sous silence son côté caméléon et l’arme mortelle qu’était devenu son corps, il poussa ce dernier à chercher l’excellence, la perfection. Kilyan avait découvert par pur hasard son arme biologique, en se battant avec plusieurs autres garçons des rues, afin d’avoir de quoi manger. Personne ne su comment il avait fait pour mettre son adversaire dans cet état là, mais après cet incident, tous l’avaient évité.
Sachant pertinemment que la vie ne se facilitait pas avec le temps, mais devenait juste de pire en pire, Kilyan ne cessait jamais de s’entrainer au combat, à l’infiltration, ou au vol. Il escaladait parfois des tours, s’infiltrait chez les gens, et s’approchait d’eux durant leur sommeil pour tester sa propre discrétion, avant de ressortir comme si de rien n’était.
Il avait tenté de s’instruire, et d’apprendre un maximum de choses, avant de se focaliser surtout sur ce qui pouvait lui servir plus tard. Il apprit le B-A-BA de la construction, et la mécanique avec un vieil homme qui, sans le prendre sous son aile, ne le chassait pas pour autant de son atelier. Progressant vite, et étant de nature ingénieuse, il finit par être son propre maître et n’hésitait pas à gagner sa vie en aidant les autres comme si il avait fait ça toute sa vie. Travaillant dans le bâtiment ou dans les garages, il s’était, dans ses débuts, parfois retrouvé avec du matériel en plus mauvais état qu’il ne l’était lorsqu’on lui avait confié, et avait dû utiliser sa paye pour racheter le matériel nécessaire à la réparation. Aucun client ne fut mis au courant, mais il retenait toujours mieux la leçon, surtout lorsqu’il devait se serrer encore plus la ceinture.
A 17 ans, il décida de partir découvrir le monde, prêt à se battre pour une guerre plus grande que celle de sa survie. Il passa les années suivantes à courir après les combats, à se faire une réputation dans le domaine de l’assassinat, et à secrètement rechercher ses origines. C’était un détail qu’il mettait souvent entre parenthèses, mais qui le perturbait toujours. Il avait cependant passé tout son temps a perfectionner ses techniques de combat, apprenant auprès de quelques rares grands maîtres, mais se forgeant surtout grâce à l’expérience du terrain et des combats.
Se battant surtout à main nue, il manie cependant toutes sortes d’armes, et garde sur lui quelques couteaux de lancées, et un katana hérité d’un desdits maîtres, qu’il chérie plus que tout. Il porte une certaine forme d’affection pour ces hommes qui ont pris le temps de lui apprendre, et qu’il considère comme étant les seuls à lui avoir porté suffisamment d’estime ou d’attention pour lui transmettre quelque chose. Respectant au plus haut point ces hommes dont il a reçu bien plus qu’il n’attendait, il les a servi avec une humilité et un dévouement qui dépassaient l’imagination. Disciple surdoué, il était considéré comme l’espoir des arts martiaux, bien que chacun de ses maîtres étaient conscients qu’il devrait repartir un jour remplir un tout autre rôle. Au moment où il les quittait, ils estimaient lui avoir transmis tout leur savoir, et le savaient reprendre la route pour mettre son art et sa pensée au service de desseins bien plus grands que les leurs.
Bien qu’il passe la plupart de son temps reclus du monde, voyageant via les contrées sauvages, il ne cesse jamais de se tenir au courant des conflits et des enjeux politiques, afin de pouvoir mieux servir sa cause. Il se bat avant tout pour la justice, assassinant piliers sur piliers, afin de faire effondrer les complots. Cependant, jouer ainsi en solo lui complique la tâche, et même si il répugne à l’avouer, travailler en groupe serait bien plus pratique et efficace pour servir la cause.